« le surréalisme c’est moi » Salvador Dali

La marque de chocolat Lanvin a un coup de génie en 1969 pour promouvoir son produit: elle fait appel à celui qui a fit du mot « génie » son estampille et cela donne, avec des moustaches qui bougent toutes seules: Je suis fou du chocolat Lanvin. Et cela relance la vogue de Dali dont toute la France parle à nouveau. Quoique Dali ait écrit un ouvrage, plutôt intéressant d’ailleurs, intitulé Les cocus du vieil art moderne, il fait parfaitement la jonction entre ce qui est art moderne (1920-1960/1965) et l’art contemporain avec cette publicité de 1969. C ce n’est plus la réalisation artistique qui compte mais l’artiste qui se donne en spectacle, ici dans un film publicitaire. Les excentricités de Dali sont considérées par le grand public comme sa marque de fabrique. Elles sont cependant plutôt innocentes par rapport à celles des dadaïste. Mais Dali ne fut pas que cela: pitre définissant la gare de Perpignan comme « le centre du monde ». Né et mort à Figueras en Espagne, 1904-1989, Dali a une solide formation classique à l’Académie des beaux-arts de Madrid. Il y manifeste des dons de dessinateur mais aussi un certain caractère: on raconte qu’à un examinateur qui l’interrogeait lors d’un oral sur Raphaël, il répondit Je connais tout sur Raphaël et vous rien et qu’il partit. Il est dans l’air du temps, veut comme De Chirico une peinture métaphysique et fait sa première exposition en 1925 à Barcelone. On y remarque une de ses thématiques favorites, les paysages mains, dans laquelle il veut glisser une signification psychanalytique. Freud commence à être lu ailleurs qu’en Autriche. Comme d’autres Catalans, il s’installe à Paris. Là, en 1928, il fait la connaissance de Picasso et Breton. Il fréquente le groupe surréaliste et rencontre Gala Éluard qui deviendra sa compagne. Il a déjà un sens aigu de ce qu’en appelait la réclame et aujourd’hui la com. Il joue de ce qu’il nomme la paranoïa critique, qui n’est après tout qu’une remise au goût du jour de ce que Léonard de Vinci voyait dans les taches sur un mur. A la fin des année trente, Dali est exclu du groupe surréaliste qui lui reproche ses sympathie politiques pour les régimes antidémocratiques et don désir de faire une carrière Breton fait de son nom une anagramme et le surnomme « Avida dollars ». De ses année surréalistes date le meilleur de son œuvre avec des toiles imaginatives emplies d’humour et de poésie comme « Le jeu lugubre ». De 1940 à 1948, il survit aux État-unis, puis de retour en Europe il se survit à lui-même, dans un style pictural qui un moment a pu faire croire à un renouveau avec des tentatives vers l’holographie, comme sa Crucifixion de 1954 souvent tirée en poster, ou un intérêt vers le pop art. Tout cela vient trop tard pour un artiste qui est bien loin des provocations dadaïste en se contentant d’arriver à la Sorbonne dans une RollsRoyce remplie de choux-fleurs. Il finit décoré de la croix d’Isabelle la Catholique et fait marquis de Pubol.

Un commentaire

  1. « il finit décoré de la croix… » tonton salvador aurait mérité un peu moins sordide que cette chute biographique, pas dadaiste sans doute et réactionnaire très probablement, mais que la culture serait triste sans lui, et la gare de Perpignan sans supplément d’âme, dis-donc !

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