
Paru en 1949, le Deuxième sexe est une œuvre écartelée entre le choix féminin et la force de refus. Pour Simone de Beauvoir on fabrique la féminité comme on fabrique d’ailleurs la masculinité et la virilité. La majeure partie de son ouvrage tente de cerner comment l’oppression spécifique des femmes a été maintenue à travers les mythes et les tabous mais aussi les institutions,en particulier, le mariage, la famille, la propriété, l’héritage, la religion, l’éducation. C’est bien sûr son analyse de la perpétuation du système qui a fortement influencé le néo-féminisme, tout entière contenue dans la célèbre phrase: « On ne naît pas femme, on le devient »…
« L’amour tient moins de place dans la vie féminine qu’on ne l’a souvent prétendu. Mari, enfant, foyer, plaisirs, mondanités, vanité, sexualité, carrière sont beaucoup plus importants. Presque toutes les femmes ont rêvé du grand amour: elles en ont connu des ersatz, elles s’en sont approchées, sous des figures inachevées, meurtries, dérisoires, imparfaites, mensongères, il les a visitée, mais très peu lui ont vraiment dédié leur existence. »
« Le drame du mariage, ce n’est pas qu’il n’assure pas à la femme le bonheur qu’il lui promet-il n’y a pas d’assurance sur le bonheur, c’est qu’il la mutile, il la voue à la répétition et à la routine. Les vingt premières années de la vie féminine sont d’une extraordinaire richesse; la femme traverse les expériences de la menstruation, de la sexualité, du mariage, de la maternité; elle découvre le monde et son destin. A vingt ans, maîtresse d’un foyer, liée à jamais à un homme, un enfant dans les bras, voilà sa vie finie pour toujours. »
« La grande différence c’est que chez la femme la dépendance est intériorisée: elle est esclave même quand elle se conduit avec une apparente liberté; tandis que l’homme est essentiellement autonome et c’est du dehors qu’il est enchaîné »
« C’est la femme qui a la vie personnelle la plus riche qui donnera le plus à l’enfant et qui lui demandera le moins »
« L’intimité quotidienne ne crée ni compréhension ni sympathie. »
» Les enfants supposent volontiers que l’homme urine dans la femme. L’opération sexuelle est pensée comme sale. C’est là ce qui bouleverse l’enfant pour qui les choses sales ont été entourées des plus sévères tabous. »
« Comment passer de l’image de gens habillés et dignes, ces gens qui enseignent la décence, la réserve, la raison, à celle de deux bêtes nues qui s’affrontent? Il y a là une contestation des adultes par eux-mêmes qui ébranle leur piédestal, qui enténèbre le ciel. »
« Du jour où la femme consent à vieillir, sa situation change. Jusqu’alors, elle était une femme encore jeune, acharnée à lutter contre un mal qui mystérieusement l’enlaidissait et la déformait, elle devient un être différent, asexué mais achevé: une femme âgée. On peut considérer qu’alors la crise de son retour d’âge est liquidée. Mais il n’en faudrait pas conclure qu’il lui sera dorénavant facile de vivre. Quand elle a renoncé à lutter contre la fatalité du temps, un autre combat s’ouvre: il faut qu’elle conserve une place sur terre. C’est dans son automne, dans son hiver que la femme s’affranchit de ses chaînes »
Dans le même ordre d’idées quoique très différente le livre de Rosemonde Pujol, une autre féministe:
Le vingtième sexe,
Un livre à lire . Connais tu ?
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Déjà, la couverture m’accroche,il fera sûrement partie de mes prochaines lectures ;)
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[…] Grèce. » « Non, me dit-il, tu n’y es pas, le peuple le plus féminin, c’est le peuple allemand! Ce sont des brutes mais ils se soumettent vite, regarde comment […]
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