
Pour diriger la France, il faut un représentant digne de ceux qui l’ont élu : un individu déterminé, compétent, rassembleur, capable de susciter l’adhésion à son projet par-delà les clivages traditionnels, sûr de ses choix, mais prêt à assumer ses erreurs, sévère, mais juste, scrupuleux, exemplaire et honnête. Je ne serai donc jamais candidat à l’élection présidentielle. Et chaque personne se présentant à ce suffrage et prétendant par là même posséder toutes ces qualités est au mieux un menteur, au pire un dangereux psychopathe qui mérite notre mépris et de petites gifles humiliantes sur le visage, sûrement pas un hôtel particulier avec un salon doré dans le VIIIe arrondissement de Paris. Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron : à la lecture de cette liste prestigieuse, il apparaît pourtant que j’ai tous les atouts requis pour être président, à savoir la peau blanche et une bite. Mais pour devenir chef d’État, il faut également réunir 500 signatures d’élus puis se mettre à genoux et ouvrir grand la bouche face aux lobbies de l’énergie, de l’agroalimentaire, de la chasse, des banques, des laboratoires pharmaceutiques, des religions, se faire tatouer « I love Medef » sur la fesse gauche, « CAC 40 forever » sur la fesse droite et utiliser la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pour essuyer l’espace entre les deux.
Quelques idées inspirantes à la barré:
Reconstruire le système de santé publique: S’il est un secteur où la rentabilité ne peut être la règle, c’est bien la santé. La médecine ne peut pas être à plusieurs vitesses et l’accès aux soins doit non seulement être le même pour tous, mais aussi de qualité. C’est pourquoi : toutes les cliniques et les maternités privées seront nationalisées ; la chirurgie esthétique non essentielle sera interdite (les grands brûlés, c’est oui, les lèvres de Rachida Dati, c’est non) et les spécialistes affectés à des services hospitaliers utiles ; Michel Cymes, Didier Raoult, Patrick Pelloux et Olivier Véran, qu’on a plus vus en interview qu’en blouse blanche, n’auront plus le droit d’apparaître à la télé, dans les journaux ou sur Internet et devront reprendre leurs études de médecine en deuxième année pour rattraper leurs lacunes. À chaque passage audiovisuel, ils écoperont d’un avertissement du Conseil national de l’ordre des médecins. Au bout de trois avertissements, ils seront rétrogradés au poste d’aide-soignant et mutés en gériatrie. À la quatrième incartade médiatique, ils seront rétrogradés au poste de patient et mutés en proctologie ; pour alléger l’administration hospitalière, mais aussi pour s’assurer que chaque citoyen bénéficie de soins, les interventions médicales seront classées par type, regroupées et rendues obligatoires : en janvier, les 67 millions de Français se verront poser un pacemaker ; en février, tout le monde sera dialysé de force ; en mars, c’est chimio à gogo ; en avril, ce sera au tour de la greffe du foie,…Alors, une question se pose inévitablement : où trouver 67 millions de foies ? Et c’est là que ça devient génial.Il suffira tout simplement de classer les citoyens par ordre alphabétique, puis de greffer le foie du premier patient au deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que le dernier patient donne son foie au premier.La seule interrogation qui reste en suspens, c’est : « Est-ce que le foie de Gérard Depardieu rentrera dans Julie Depardieu ? » L’avenir nous le dira.
Enrayer le #cyberharcèlement: Avant l’avènement des nouvelles technologies, les choses étaient simples : les petits à lunettes, les gros, les roux, les zozoteurs, les gays et, bien évidemment, les petits gros roux gay à lunettes qui zozotent se faisaient martyriser de 8 h 30 à 16 h 30 dans leur établissement scolaire puis couraient en boitillant se réfugier chez eux jusqu’au lendemain matin. La maison était un refuge pour les souffre-douleur, une oasis pour les têtes de Turcs… Mais de nos jours, à cause des réseaux sociaux, des forums ou des jeux en ligne, le harcèlement se poursuit même en dehors des établissements scolaires et il ne touche pas que les adolescents : en 2020, 62 % des Français déclaraient avoir déjà été victimes de cyberharcèlement, qu’il s’agisse de menaces, d’insultes, d’humiliations, de sextorsion, de revenge porn, ou de publicités ciblées pour du Viagra et des agrandisseurs de pénis. Pour lutter contre les violences numériques, les autorités ont pris des mesures : les forces de l’ordre ont été formées à la traque des harceleurs, des lois ont été créées pour les punir sévèrement, et c’est pourquoi, afin de ne prendre aucun risque, je vous conseille d’utiliser comme moi un VPN et un pseudo quand vous menacez votre dernier coup Tinder de publier la vidéo où elle mange à quatre pattes dans une écuelle si elle continue à spoiler les séries sur Facebook. Si vous faites partie des victimes de cyberharcèlement, il existe une solution technique très efficace pour ne plus subir ces attaques : À partir de l’écran d’accueil, faites glisser votre doigt vers le bas ou vers le haut pour afficher toutes les applications. Touchez « Paramètres ». Faites défiler le menu et touchez « Préférences avancées ». Touchez « Chiffrements et identifiants ». Touchez « Agents de confiance ». Touchez toutes les applications actives pour les désactiver. Revenez à l’écran précédent. Revenez à l’écran précédent. Revenez à l’écran d’accueil. Recevez votre quinzième dickpick de la journée. « Réalisez que les dix étapes précédentes n’ont aucun rapport avec la protection contre le cyberharcèlement et qu’en plus, maintenant, votre smartphone est complètement déréglé. Jetez violemment votre smartphone contre le mur car vous êtes vraiment très énervé(e).Voilà, votre téléphone est cassé, vous ne pouvez plus être victime de harcèlement numérique. Malin !
Supprimer l’héritage : Pour remplir les caisses de l’État, il suffit de taxer l’#héritage à 100 % et de réquisitionner tous les biens des Français morts. Alors, on l’entend moins, là, ta grande gueule ! T’es à court d’arguments ou c’est juste que t’es en train de gober Alain Minc ?! Dépêche-toi parce qu’il est de 1949, Alain. À mon avis, on va bientôt réquisitionner ses biens… Certains diront : « Oui, mais les riches, ils se sont battus pour construire un empire, ils sont partis de rien, ils créent de l’emploi, ils font marcher l’économie en France. Quand on veut on peut. »À tous ceux-là, je voudrais dire d’aller bien niquer leur grosse daronne. 80 % des milliardaires sont des héritiers. À part naître, ils n’ont rien fait pour mériter cet argent, et en ce qui concerne leurs ancêtres qui ont fait fortune, on ne m’ôtera pas de la tête que quand on a plusieurs milliards sur son compte en banque, c’est forcément qu’on a niqué quelqu’un à un moment. Alors, effectivement, les enfants des milliardaires feront partie des quelques Français spoliés par la suppression de l’héritage, mais rassurez-vous ! Grâce au revenu universel, ils pourront oublier très vite la mort de papounet autour d’une partie de UNO Flip endiablée.
Humaniser les prisons: « Ta prison est en toi », disait Aubert, qui, visiblement, n’a jamais foutu les pieds en taule, sauf peut-être pour aller rendre visite à Bertrand Cantat et lui avouer qu’autant il n’envie pas sa vie personnelle, autant il jalouse sa carrière professionnelle parce que comparé à « L’homme pressé », « Un autre monde », c’est quand même bien de la merde. Ils sont nombreux les artistes bienheureux qui, à l’instar de Jean-Louis, ont fait de belles métaphores à base de « Le monde/la vie/l’amour/le temps/la conscience/(Mettez ici ce que vous voulez)/est une prison. » C’est poétique et ça peut rapporter gros, mais je ne suis pas certain qu’ils auraient la métaphore aussi facile s’ils avaient passé vingt ans de leur vie à manger une boîte de raviolis froids pour le petit déj pendant que leur codétenu chie celle de la veille en pleurant de peur d’aller se faire suriner dans la cour de promenade avec une brosse à dents taillée en pointe parce qu’il s’est débattu en se faisant violer. En France, 39 établissements pénitentiaires sur 187 sont considérés comme exposant à des traitements inhumains ou dégradants par la Cour européenne « des droits de l’homme. Des statistiques moindres que celles des téléfilms de TF1, mais qui restent inadmissibles. La prison est une défaite de la société, car elle est la preuve du manque d’éducation, d’intégration ou de compassion de ceux qui y croupissent, mais également de ceux qui y enferment leurs semblables.